Traditionnel moment fort des célébrations du 14 juillet, le défilé aérien n'a une nouvelle fois pas dérogé à la règle. Après plusieurs années chaotiques, cette édition fut une belle démonstration de puissance aérienne. Si au sol un accent particulier fut mis avec la présence en tête de défilé de troupes provenant de neuf pays européens (les 3 états baltes, la Pologne, la Tchéquie, La Slovaquie, la Slovénie, la Bulgarie et enfin la Roumanie), le ciel ne fut pas en reste, avec les présences grecque, allemande, belge, espagnole et italienne.
Mais pour arriver à un tel résultat le jour J, il a fallu au préalable s'entrainer.
Un long processus
Tout commença le 1er juin sur la BA107 de Vélizy-Villacoublay, avec un briefing pour l'ensemble des leaders des différents dispositifs, puis des vols de repérage en hélicoptères au dessus de Paris afin de reconnaître les axes de présentation ainsi que les points importants à noter.
L'étape suivante se déroula le 1er juillet au dessus de la BA123 d'Orléans pour une répétition générale du défilé en prenant pour repère la piste de la grande base du Loiret. A l'issue de cet entrainement, les leaders de chaque patrouille se posèrent pour analyser les points à améliorer ou à corriger.
Enfin, l'ultime répétition eu lieu le lundi 11 juillet avec un défilé cette fois-ci au dessus de Paris dans les conditions qui seront rencontrées trois jour plus tard.
Des moyens disséminés un peu partout
Bien évidement, rassembler toutes ces avions et hélicoptères autour de Paris nécessite une certaine logistique.
Ainsi la BA123 d'Orléans accueillait tous les A400M et le Hercules italien participant à la fête. Pour l'occasion les Atlas français étaient accompagnés de ceux allemand, belge et espagnol. A noter que ces machines profitèrent de l'hospitalité orléanaise pour coupler ce défilé à l'exercice OURANOS (Objectives of Paveur Runway And Night Operations), un entrainement d'une semaine aux opérations sur piste sommaire à Ambérieu.
Les hélicoptères de l'Armée de l'Air et de l'Espace, ceux de la Marine, les avions écoles et enfin la Patrouille de France avaient pris leur quartier sur la BA107 de Villacoubay.
L'ALAT quant à elle, surprenait tout le monde en déployant son dispositif depuis le terrain de Chartres.
Enfin comme il est dorénavant habituel, la chasse investit en force la BA105 d’Évreux.
Ça gronde à Évreux
Alors que de nombreuses rumeurs laissaient entendre que les chasseurs pourraient partir depuis leur base respective, au fur et à mesure il apparut, comme cela est régulier depuis de nombreuses années, que la chasse partirait d’Évreux pour défiler.
Pour 2022, avec les spares, ce fut une trentaine de pointus qui prirent possession de la base normande.
Trois évènements notables marquèrent cette année.
Tout d'abord la présence d'une paire de Rafale EG de la force aérienne grecque. Même si pour l'instant leur livrée est plus que tristoune, il est à espérer que le soleil grec fasse son œuvre comme sur leur F-16 et autres Phantom pour offrir cette patine si distinctive. Souhaitons aussi que les belles décorations portées sur la dérive de leurs avions apparaissent rapidement sur leur Rafale.
Un autre fait marquant était l'ultime participation des derniers Mirage 2000C de l'Armée de l'Air et de l'Espace. Mis en œuvre par l'EC 2/5 Ile de France dont la dissolution avait été prononcée le 23 juin précédent, l'unité vint avec quatre machines. Deux déjà très anonymes sans aucun insigne, une aux pleines couleurs habituelles et enfin celle à la décoration marquant la fin de l'aventure. A noter que ces quatre C étaient dans une configuration inhabituelle avec trois réservoirs extérieurs.
Enfin, pour la première fois un C-130J Hercules de la Luftwaffe participa au défilé marquant ainsi la naissance de l'escadron franco-allemand Rhin sur la BA105. A noter que le commandant de bord était un pilote français.
Une signification particulière
Cette parade militaire annuelle qui jusqu'à un passé récent semblait être un délicieux anachronisme français a vu sa perception radicalement changer en 2022. En effet avec ce conflit ouvert au sein de l'Europe, chacun veut maintenant bander les muscles et montrer à l'autre sa force. La France, malgré ses faiblesses connues, a montré une nouvelle fois qu'elle a peu d'équivalent sur le vieux continent.