Le 1er juin 2025, la Base d'Aéronautique Navale de Hyères Le Palyvestre célébrait ses 100 ans d'existence avec un meeting aérien. Cette BAN, créée officiellement le 1er février 1925, a une longue et riche histoire qu'il serait fastidieux de développer. On peut toutefois rappeler qu'à ses débuts, elle possédait une hydrobase qui disparut avec le second conflit mondial, que depuis 1966 c'est aussi un aéroport civil, ou bien encore que durant de très longues années la base de Hyères fut associée à l'escadrille 59S, qui était chargée de la formation des pilotes de l'aéronautique navale. Pour tous les passionnés d'aviation, Hyères et 100 ans rimaient avec un incroyable meeting en 2010. Aussi, à l'annonce de cet événement, l'excitation et la curiosité l'emportaient.

Spoiler alert ! 2025 fut bien différent de 2010. Malgré tout, il fut possible de passer un agréable moment dans le Var.

Les anciens dans la place

Comme il est habituel dans tout meeting aérien, une partie du plateau était composée de warbirds venus d'horizons différents. À tout seigneur tout honneur, les avions à cocarde marine marquèrent de leur présence cette JPO. Tout d'abord le MS760 Paris, descendu de sa base de Morlaix, cet élégant quadriplace est le seul exemplaire volant en France. Ensuite, le Fouga CM175 Zéphyr, qui fut un résident de la BAN de Hyères durant près de 40 ans avec la 59S. L'exemplaire préservé passa à deux doigts de la catastrophe le vendredi, où, oubliant de sortir les trains pour se poser, il ne se rendit compte de sa méprise alors qu'il n'était plus qu'à une dizaine de centimètres de la piste... Enfin, il était aussi possible d'admirer l'Alizé n°59. Exemplaire unique au monde, cette machine faillit subir un sort funeste il y a deux ans, quand la communauté d’agglomération de Nîmes leur demanda de libérer le hangar dans lequel elle était préservée. Après bien des vicissitudes, l'association trouva une solution pérenne en s'installant sur le terrain de Cuers dans le Var. C'est en proche voisin que le gros monoturbine réalisa sa démonstration. Il était possible aussi d'admirer un nouveau venu sur le circuit français des warbirds avec le Tracker T24 du Musée Européen de la Chasse de Montélimar. Cette machine, qui a repris les airs fin 2024, exécutait une démonstration rappelant son rôle initial en larguant de l'eau lors de différentes passes. Enfin, on put aussi admirer une patrouille d’hélicoptères composée de deux machines mythiques de la Marine, à savoir une Alouette II et une Alouette III de l'association des Anciennes Pales.

Quelques belles choses

Mais ce meeting ne se limita pas à d'anciennes machines. En effet, l'Aéronautique Navale avait dépêché un exemplaire de chacun de ses matériels, et en vol elle ne fut pas avare en faisant évoluer pêle-mêle Panther, Dauphin, NH90, H160, Falcon 10 MER, Atlantique 2 et bien sûr Rafale M. Malheureusement, alors qu'il était très attendu par les passionnés, aucun des trois Hawkeye ne fut en mesure de rejoindre la BAN de Hyères pour y effectuer la présentation prévue. L'ALAT dépêcha pour sa part un trio de machines : tout d'abord une belle Gazelle parée de ses bandes dayglow, un EC665 Tigre et un NH90TTH Caïman. Les deux derniers nommés offrirent de jolies démonstrations. Une présentation encore plus rare eut lieu, avec un TBM700 du DAAT (Détachement Avions de l'Armée de Terre) de Rennes. L'Armée de l'Air, quant à elle, offrit au public une démonstration de la Patrouille de France. Celle-ci était un mini-événement : en effet, après l'accident qu'elle subit en mars dernier à Saint-Dizier, ce show à Hyères était le premier de la saison 2025. En revanche, aucune machine étrangère ne participa aux démonstrations en vol, seuls deux NH90 italien et hollandais rompaient la monotonie d'un plateau franco-français.

Un succès

Les chiffres bruts de fréquentation du dimanche démontrèrent le succès de cet événement, même si les embouteillages et autres queues interminables rendirent l'expérience spectateur sûrement plus contrastée. Malgré tout, l'ouverture des portes d'une BAN de la Marine Nationale est un événement rare dont il faut savoir profiter.