L’exercice Iniochos s’est imposé au fil des années comme un événement majeur du printemps dans le sud de l’Europe.
Initialement réservé aux seules forces aériennes grecques, cet entraînement a connu une évolution significative en 2015 avec la première participation de forces aériennes étrangères invitées par les Hélènes. Les premières éditions se déroulaient depuis les bases respectives de chacun des participants , mais depuis 2013, le concept d’une base unique a été adopté : c’est désormais la base d’Andravida, dans le Péloponnèse, qui accueille tous les participants durant deux semaines d’intense activité.
Ce terrain, qui n’abrite plus qu’une poignée de Phantom, possède une piste de plus de 3000 mètres, deux immenses marguerites aux extrémités de l’emprise, et sa proximité avec la mer en fait un lieu idéal pour héberger Iniochos. L’édition 2025 de cet exercice s’est révélée particulièrement remarquable.
Iniochos 2025
Cette année, la diversité et le nombre de participants furent exceptionnels. Les forces aériennes européennes présentes comprenaient la France avec des Mirage 2000D RMV, l’Italie et des Tornado, la Pologne avec des F-16, l’Espagne avec des F/A-18 Hornet de l’Ala 46 basé aux Canaries, le Monténégro avec des Bell 412, et la Slovénie avec des PC9M. Parmi les invités plus « exotiques », on trouvait les Émirats Arabes Unis avec des Mirage 2000-9, le Qatar avec ses tout nouveaux F-15QA, et surtout l’Inde avec ses imposants Sukhoi Su-30 Flanker.
Comme il est d’usage, il n'est de grand exercice sans une présence massive américaine : l’USAF avait dépêché une dizaine de F-16 des Flying Makos, stationnés habituellement à Homestead AFB.
La Grèce, pour sa part, avait déployé ses F-16, Mirage 2000, et autres Rafale.
Au fil des années, il est devenu habituel que les participants effectuent des vols à très basse altitude dans les reliefs environnants. Cette année encore, malgré une météo plutôt maussade, les passages spectaculaires en « radada » ont enflammé une fois de plus les réseaux sociaux..
La « pholie » Phantom
En marge de cet exercice, et sans y participer directement, la base aérienne d’Andravida lançait quotidiennement plusieurs F-4E Phantom. Cet appareil, qui venait de fêter l’année précédente ses 50 ans de service dans la force aérienne grecque, demeure une véritable légende de l’aviation. Le voir évoluer en 2025 est un plaisir rare qu’il faut savoir apprécier.
Initialement commandés à 34 exemplaires et livrés à partir de 1974, d’autres commandes furent passées par la suite. Des anciens exemplaires de la Luftwaffe ainsi que de l’Air National Guard américaine ont également rejoint l’inventaire, portant le total à 117 exemplaires utilisés.
Modernisés dans les années 2000, les F-4E AUP approchent néanmoins de la fin de leur carrière. En effet, la base d’Andravida, devant accueillir les futurs F-35A grecs, il se murmure que le retrait de ces mythiques biréacteurs pourrait intervenir en 2026. À l’heure où les chasseurs de 5e génération prennent le pouvoir, voir évoluer ces dinosaures fumants reste un événement en soi qu’il faut savoir savourer.
Un bilan très positif
Iniochos a su imposer sa particularité : faire collaborer des forces aériennes issues de continents différents. En effet, si l’OTAN a standardisé une grande partie de ses procédures et tactiques pour les pays européens et nord-américains, les forces du Golfe ou d’Asie utilisent encore d’autres méthodes, qu’il est enrichissant de découvrir.
Pour cette édition 2025, pas moins de 1300 sorties ont été comptabilisées, lors de missions toujours plus complexes, couvrant l’ensemble du spectre des opérations aériennes modernes.
A noter ,en tant qu'observateurs, la présence de personnels du Bahrein, de Chypre, et de la Slovaquie, peut-être annonciateurs du futurs participants exotiques?
